La 6th airborne division

La 6th airborne division

La 6th
airborne division

Juin 1940, Winston Churchill souhaite que la Grande-Bretagne dispose d’une force aéroportée.

 

Ainsi, sous l’impulsion de Winston Churchill, c’est sur la base aérienne de Ringway, près de Manchester que sera installée la première école parachutiste, The Central Landing School. Son commandement est placé sous les ordres d’un major des Royal Engineers.

 

Fin 1941, le Major General Browning est nommé à la tête de la 1st Parachutiste Brigade. Nous lui devons le fameux béret amarante (maroon beret) et le légendaire cheval Pégase comme emblème des troupes aéroportées.

La 1st Parachute Brigade est placée sous l’autorité du brigadier Richard N. Gale.
Elle compte le 1st, 2nd et 3rd Parachute Battalion. Été 1942, le brigadier Richard N. Gale rejoint le War-Office et devient Major General : nous retrouvons alors aux commandes de la 1st Parachute Brigade le lieutenant-colonel James Hill avec comme adjoint le major Alastair Pearson. Le Second in Command est le major Pine-Coffin. Tous ces officiers participeront au « Grand Saut » de la 6th Airborne en Normandie la nuit du 5 au 6 juin 1944.

 

Début 1942, le franc succès de l’assaut aéroporté sur la station radar de Bruneval, près du Havre, marquera le haut commandement allemand.
Été 1942, le Parachute Regiment est constitué. Une seconde brigade avec ses trois bataillons est mise sur pied. L’orientation est donnée : une division aéroportée cherche à naître. Ce sera chose faites à l’issue de l’engagement en Sicile qui suivit celui d’Afrique du Nord.

 

Premier trimestre, la 1st Airborne Division va être étoffée sous la volonté du War-Office qui décide la formation d’une nouvelle Division : il s’agit de la 6th Airborne Division.
Elle est confiée au Major General Richard N. Gale qui va instaurer un programme d’entraînement, à la mesure de sa forte personnalité, pour faire de sa division une unité d’élite. Mi-43, la 6th Airborne Division alignera ses trois brigades. Des parachutistes canadiens sont venus renforcer les rangs de la 6th Airborne Division.
Nous retrouvons à cette date l’organigramme présenté ci-dessus, à savoir, le haut commandement et la 6th Airborne Division avec la 3rd Parachute Brigade sous les ordres du brigadier James Hill et la 5th Parachute Brigade sous les ordres du brigadier Nigel Poett.

 

Il faut ajouter la 6th Airlanding Brigade (non présentée sur l’organigramme).
À l’été 43, le brigadier James Hill, à la tête de la 3rd Parachute Brigade, commande donc le 8th Parachute Battalion placé sous les ordres du lieutenant-colonel Alastair Pearson, le 9th Parachute Battalion placé sous le commandement du lieutenant-colonel Terence Otway et le 1st Canadian Parachute Battalion commandé par le lieutenant-colonel George Bradbrooke

De haut en bas et de gauche à droite.

 

Le Major General Browning.


Le Major General Richard N. Gale.


Le Brigadier James Hill
Le Brigadier Nigel Poett.


Le Lieutenant-Colonel Alastair Pearson
Le Lieutenant-Colonel Terence Otway
Le Lieutenant- Colonel George Bradbrooke.

La 3rd
Parachute Brigade

Le Brigadier James Hill commande 3 bataillons de parachutistes dont le 9ème.

 

Le lieutenant-colonel Terence Otway commande le 9th Parachute Battalion.
Un bataillon de parachutistes regroupe environ 750 hommes.

 

Le 9th Battalion dispose d’un Head Quarter ainsi que d’une compagnie de commandement. Ci-contre, nous voyons le lieutenant-colonel Terence Otway avec tous ses officiers.

 

Le 9th Battalion compte, comme tout autre, 3 compagnies de parachutistes (5 officiers et 120 hommes par compagnie) nommées A, B, C avec chacune 3 sections.
Le groupe élémentaire aligne huit hommes plus un sergent et un caporal. Ce groupe est également appelé “stick” (terme rappelant le chapelet que forment les hommes lorsqu’ils sautent du transport rapidement les uns derrière les autres). Les Dakota convoient 2 sticks avec leurs containers.

 

Il ne faut pas oublier dans le 9th Bataillon, les éclaireurs, les transmissions, les renseignements, l’infanterie aéroportée des planeurs, les sapeurs, les médecins et les deux sections avec mitrailleuses Vickers et mortiers de 3 inch.

Les unités de la
6th Airborne Division

En 1944, la 6th Airborne Division est composée de :

– La 3rd Parachute Brigade et ses 3 bataillons ;
– La 5th Parachute Brigade et ses 3 bataillons ;

– La 6th Airlanding Brigade transportée par planeurs ;
– La 6th Airborne Armoured Reconnaissance Regiment ;
– L’artillerie ;
– Le génie ;
– Les transmissions ;
– Le corps médical ;
– Le service des transports ;
– Les moyens aériens.

La Terre à Hardwick Hall et l’Air à Ringway

Les camps d’entrainement de la 6th Airborne Division

Le premier contact avec les troupes aéroportées commence à Hardwick Hall près de Chesterfield.

 

Là les hommes passeront une quinzaine de jours. Cette première période consistera principalement à tester de manière décisive les aptitudes tant physiques que mentales de chacun. Et même si l’entraînement est intensif, rude et plus rigoureux que dans les centres traditionnels, cela n’est rien comparativement à ce qui attend par la suite ces volontaires pour les troupes aéroportées.

 

Une fois l’entraînement à terre terminé (L’Airborne Corps est contrôlé par l’armée de Terre et la Royal Air Force) l’entraînement au saut commence à la base aérienne de Ringway près de Manchester.

Objectif : le largage. Chaque parachutiste doit effectuer deux sauts du ballon et six depuis un avion. Le port du béret amarante et de l’écusson Pégase n’est autorisé qu’à l’issue du premier saut du ballon.

 

Premier saut : d’un ballon captif. Altitude, environ 250 mètres. Il fait terriblement froid et il y a un silence de mort. Chute libre avant ouverture (espérée) de la voilure à 40 mètres. Puis viennent les sauts à partir des avions bimoteurs Whitley : il faut sauter par une ouverture aménagée dans le plancher du bombardier derrière le cockpit tout en portant plus que son propre poids ! La difficulté n’est pas mince (et ajoute à l’épreuve du saut lui-même) pour s’élancer sans s’accrocher aux rebords de l’ouverture… Là encore la formation a été dure et intensive.

 

Puis au terme de cet entraînement, arrive « the Wings Day » (la remise des ailes), ce jour tant attendu des hommes. Celui qui laissera chez chacun un souvenir à vie. Ce jour, c’est celui de la remise de l’insigne, le jour de la consécration.
Ce jour est d’autant plus important, qu’en acceptant de recevoir ses ailes chaque parachutiste s’engage solennellement à ne jamais refuser de sauter. Un vrai serment est scellé le Jour du « Wings Day ».

 

À partir de ce jour, les parachutistes, parés de toutes leurs distinctions, sont affectés à leur bataillon respectifs. Mais ils sont bien loin d’imaginer, malgré ce qu’ils viennent de vivre, ce qui les attend pour parachever l’entraînement…

Le camp d’entraînement Bulford.

C’est maintenant le Brigadier James Hill qui va entraîner ces hommes, ceux de la 3rd Parachute Brigade, au Camp Bulford.

 

Nous verrons plus loin que ce Camp n’est pas très éloigné du site retenu par le lieutenant-colonel Otway pour mettre en œuvre l’entraînement spécifique du 9th Battalion.
L’objectif principal du brigadier James Hill sera d’amener ses hommes au meilleur d’eux-mêmes, au meilleur de leurs capacités. Il sait très bien après avoir été grièvement blessé en Afrique du Nord que le parachutiste sur le terrain est faiblement armé et ne peut compter que sur la totalité de ses ressources pour survivre et remplir ses objectifs. Pour cela il a mis au point un programme d’entraînement de choc pour faire de ses troupes, des hommes d’élite capables de dépasser les limites communes de l’endurance. Et nous verrons que si le brigadier James Hill n’avait pas demandé à sa brigade et notamment aux hommes du 9th Bataillon du lieutenant-colonel Otway ce qu’il a exigé d’eux, l’histoire ne se serait peut-être pas écrite de la même manière.

 

Armé de son expérience, le brigadier James Hill dira à de nombreux officiers et sous-officiers au moment du départ : “messieurs, malgré l’excellence de vos ordres et de votre formation, ne soyez pas intimidé si le chaos règne. Assurément, il régnera.”
Mais revenons sur son programme d’entraînement. Le brigadier James Hill portait comme surnom celui de “Speedy” autrement dit “Rapide”. Et la rapidité sera effectivement le fil rouge de son programme. Pour lui, le parachutiste sur le terrain, doit non seulement aller vite, mais infiniment plus vite que la normale. L’endurance, nous l’avons dit, est une composante majeure de son entraînement. Il cherche de manière incessante à provoquer le plus rapidement possible le mouvement juste pour préserver la vie du parachutiste et le conduire au succès de sa mission.
L’entraînement est dur, très éprouvant, d’une sévérité hors du commun. On retrouve le brigadier James Hill à la tête de cross de vingt cinq kilomètres, le menant tambour battant. Il est toujours devant et donne vaillamment l’exemple.

 

En outre, il vise l’excellence de chaque parachutiste dans sa spécialité. Et là encore rien n’est épargné aux hommes de la 3rd Parachute Brigade. Les différentes techniques réclamées par le combat sont répétées de jour comme de nuit. Là aussi, le brigadier James Hill sait très bien que ses hommes en dépit de leur isolement derrière les lignes ennemies auront de surcroît à affronter la nuit. Ils n’auront notamment de chance de survie qu’en leur particulière capacité à lutter également contre l’obscurité.

 

Et tous les hommes le savent : le Brigadier James Hill considérera ses hommes prêts pour le Grand Saut lorsqu’ils seront capables de parcourir environ 200 kilomètres en trois petites journées avec tout leur bardas sur le dos, soit environ 35 kg.
Même dans le chaos total, le parachutiste pour le brigadier James Hill ne doit jamais s’avouer vaincu. Il cherchera donc constamment pour ses hommes à forger la force qu’il leur sera nécessaire pour affronter le chaos car personne en ces moments dantesques ne pourra leur venir en aide. Ils ne pourront s’appuyer que sur leur endurance et leur vigueur, pour se battre des jours durant, sans beaucoup dormir et parfois au corps à corps. Ils feront face à une incontestable supériorité numérique et essuieront un feu nourri, des tirs d’obus et de mortiers…

Mais ils auront été forgés pour survivre et vaincre.

Bulford près Andover dans le Whiltshire